« Il n’y a pas de vent favorable à celui qui ne sait où il va »
disait Sénèque
Mais il arrive un jour où nous aboutissons à un carrefour de notre parcours avec une envie folle de tourner en direction de l’inconnu et de l'espace infini de notre vie.
Toutefois, face à la page blanche de nos vies, le blocage, alors que quelques secondes avant de l’avoir sous nos yeux, nous venaient mille idées, mille envies.
Toucher à nos plus profondes aspirations & discerner nos véritables besoins est un but si difficile à atteindre sans compréhension fine de nos sens et de leurs incroyables facultés et différences. Combien sommes-nous à les effleurer sans parvenir pour autant à les accepter, les reconnaître et les adresser ?
Cette sensation sourde que nous pourrions tout réaliser et cette sanction qui nous inflige de reculer et de repartir en direction opposée.
Il y a souvent un tel abîme entre ce que nous disons, voulons et ce que nous entreprenons. Si éprouvant est de nous laisser percevoir et approuver ce dont nous avons besoin. Pourtant, il est fréquent d’entendre nombres de personnes en conseiller judicieusement d’autres sans parvenir elle-mêmes à mettre en application leur propre conseil.
La sanction, le doute, le jugement… sont autant de censeurs que notre peur d'échouer ou de ne pas être à la hauteur, notre méconnaissance de nous-même et du monde et notre esprit malhabile instruisent pour asphyxier nos velléités et évolutions et asseoir nos tortueuses convictions.
Parfois, nous nous sentons différent, décalé, mais impossible d’expliquer en quoi consiste cette différence. Tous ces gestes qui nous paraissent si simples quand ils sont spontanés et que nous sommes incapables de reproduire quand nous perdons nos moyens ou que nous nous sentons contraints.
Puis ces pensées, questions et agressions qui tournent sans cesse en notre tête, comme des sorts jetés à la volée, nous abrutissant, torturant notre cœur et notre corps, annihilant le moindre de nos élans, le moindre de nos efforts :
Pourquoi tu n'y arrives pas ? Regarde-toi, t'es un(e) incapable, ils avaient raison, incompétent(e), fainéant(e), juste bon(ne) à rien, un(e) maladroit(e), même un enfant de 4 ans ferait mieux que toi
Tout le monde réussit sauf toi ! C'est sûr, toi, tu ne fais rien de tes dix doigts !
Tu es si lent(e), si pesant(e), si décevant(e) !
Comment tu te débrouilles pour être si nul(le), si laid(e), si inintéressant(e) si inutile ?
Des mots seulement… non une réalité quotidienne sourde, silencieuse, dure, insidieuse et implacable, qui, chaque seconde, fait de nous notre pire ennemi, le plus intolérant et intolérable conseiller de notre vie sans que, à ce jour, nous ne soyons parvenu à en inverser le cours !
Mais qui sont ces serpents qui sifflent sur nos têtes sans jamais que ceux-ci ne s'arrêtent et que sans réflexion nous projetons au cœur de nous-même, de nos enfants, nos amis, nos conjoints, nos collaborateurs et de tous ces inconnus, considérés comme inférieurs ou supérieurs ?
Comment naissent, prolifèrent et cessent ces persiflages et ces émotions ou sensations qui envahissent notre espace, déséquilibrent nos captures et mesures de l'information et biaisent nos relations et interactions, nous laissant exsangues de toute forme de logique, créativité, volonté et dynamique ?
Par quels biais, au-delà de ce que nous savons déjà et de ce que la science nous en dit, ces réalités nous pénètrent ou nous perforent l’intérieur et s’inscrivent en nos mémoires comme si tout cela était normal au point de le reconduire tout une vie dans nos schémas comportementaux ?
Comment et pourquoi sommes-nous devenus complétement inconscients de la portée que nos mots et nos actes ont sur nous-même ou sur les autres, et si dédaigneux du cœur et de l’Amour pur de l’enfant, de la femme ou de l’homme auquel nous parlons, emmurés dans nos colères, nos désespoirs et nos prisons intérieures. Pourquoi martelons-nous et agissons-nous parfois des horreurs et des aberrations sans conscience ni écoute de ce que nous disons ou faisons convaincus d’avoir fait les bons gestes et prononcés les bons mots ?
Comment l’humain perd son humanité, renonce et oublie petit à petit ses capacités à créer et à trouver les valeurs, les idées, les solutions, les orientations qui lui permettraient de ressentir le meilleur au cœur de ses mains, au cœur de sa vie, les trésors cachés de l’immense savoir, innovation et création qui sommeille en elle, en lui, au creux de ses silences, de ses croyances, de ses obéissances, de ses projections, de ses refoulements et ses abnégations, au creux de ses banalisations et de ses dénis.
Pourquoi toujours comparer nos connaissances, nos rythmes et nos formes de logiques et juger celle ou celui qui ne semble ni les avoir, ni parvenir à les agir ?
Que savons-nous de nos exceptionnelles aptitudes, de nos véritables différences et des affres et tortures que chacun d'entre nous subit et fait subir à l'autre, convaincus que nous sommes identiques ?
C'est pour le comprendre que j'ai mené ces explorations.
Il y avait obligatoirement, au-delà de tout ce qu’il avait déjà été expliqué, une raison plus profonde… une explication plus rationnelle et logique, que juste c’est émotionnel, à nos manières de grandir et nos façons d’agir. Une raison à certaines de nos réactions soudaines, incontrôlées et incontrôlables, une explication à nos mots violents et torturés, à nos souffrances intolérables, à nos soumissions inacceptables et à nos coups et blessures reçus et portés.
Et surtout… comprendre s'il y avait une véritable solution pour pouvoir l’éviter et essayer de nous permettre de retrouver notre spontanéité, notre joie, notre créativité et le bonheur d’être qui nous sommes et d’être en vie.